L’histoire du Château
Propriété des Marans, originaires du Poitou, au XVème siècle, le domaine des Ormes devient en 1642 la propriété des frères Antoine-Martin et Henri Pussort, conseillers du roi et oncles de Jean-Baptiste Colbert (un des principaux conseillers du roi Louis XIV). Un château de sept pavillons, dont un couvert d’un dôme au centre, est érigé en bordure de la Vienne à l’emplacement des bâtiments actuels.
En 1729, le château est acquis par le comte Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d’Argenson (1696-1764), conseiller d’Etat, ministre de la Guerre et ami intime de Louis XV. Il entame en 1757 la reconstruction du château qui sera achevée par son fils Marc-René, marquis de Voyer (1722-1782) en 1783. Le corps central est alors bâti dans le style néo-classique en vigueur par le grand architecte Charles de Wailly (1730-1798), auteur du théâtre de l’Odéon à Paris.
Amis et protecteur des philosophes, le comte d’Argenson et le marquis de Voyer reçoivent dans l’aile gauche dite « aile d’Argenson », les plus grands esprits du XVIIIème siècle (Marmontel, Fontenelle, le président Hénault, Dom Deschamps…) tandis que Diderot et d’Alembert dédient au comte le premier tome du plus célèbre ouvrage du temps, l’Encyclopédie, en 1751. Le château des Ormes devient ainsi un des centres intellectuels du « Siècle des Lumières », renforcé par l’exil du comte de 1757 à 1764.
Démoli en 1853 par Marc-René-Marie, 4ème marquis d’Argenson (1771-1842), député de la Vienne, pour cause de vétusté et d’évolution du goût, le corps central est rebâti en 1903-1905 par Alfred Coulomb (1838-1929), célèbre architecte parisien de la Belle Epoque, dans le style néo-rocaille. Les nouveaux bâtiments (pavillon central et galeries latérales) sont ainsi en totale harmonie avec les pavillons et les ailes des XVIIème et XVIIIème siècles.
En septembre 2000, le château est acquis avec le parc par le médecin Mr Sydney Abbou, qui mène depuis lors une vaste campagne de restauration afin de redonner au site son lustre d’antan.